Faits divers
Exposition du 23 mars au 25 juin 2010
du mardi au vendredi, de 13h à 17h.
Je ne suis toujours pas convaincu que le fait divers connaisse les saisons et qu’il se complaise de leurs caprices. Ou des nôtres. Enfant, à l’écoute des mots, je prêtais à la formule des boules de neige armées, des chandelles de glace prêtes, en se brisant, à égorger le passant solitaire, des pentes glissantes, en fil de rasoir et de précipices. Plus attentif à l’orthographe de l’oreille qu’à celle de l’œil (bien que l’œil y trouvât aussi son compte dans tout ce que les mots transbahutaient sous la bâche de leurs aventures), j’entrevoyais dans le fait divers les teintes d’une saison, dans laquelle se frôlaient des images de froidure, de famine, de loups, de hiboux, de voyous. Et sur du noir, du blanc, et des tremblements de stupeur.
Peut-être les frissons de récits presque lus, dans l’entrebâillement du journal, étaient-ils là pour compléter l’effet et attiser la chair d’un poulet avide de frémir ? Des lames (armes et larmes) devaient s’entendre avec la lune, incandescente et pourtant froide, pour dessiner le profil impeccable des ombres sur le boulevard du crime ; dans un silence qui résonnait sec. Aujourd’hui encore…
André Balthazar, novembre 1985
Accrochage qui rassemble des images de Faits divers puisées principalement dans les suppléments hebdomadaires des journaux et périodiques de la fin du XIXe siècle.
(Le Petit Journal, Le Petit Parisien, L’Intransigeant, La Croix illustrée…).