Vos deux plaquettes sont une source si constante d’images claires. On éprouve une telle stupeur de ne pas y vivre à chaque instant. Une volonté
de pénétrer dans le vif des choses par des élans concentrés, élans auxquels succèdent des périodes où, dans cette mystique du végétal qui
vous est si particulière (à vous deux), vous prenez un repos qui est aussi la joie du lecteur...
François Jacqmin, 1957

​

Né en 1913, Franz MOREAU a promené son âme en quête d’amour et d’engagement entre Binche, sa région natale, et Mons où il a enseigné. Ami d’Armand Simon, il a participé aux activités du groupe surréaliste Haute Nuit où son premier recueil, Silex, est publié. Il fréquente Pol Bury et ses complices tant de Phantomas que du Daily- Bul qui édite « naturelle » et Ithaque sous l’étiquette Montbliart. Ses écrits faits de métaphores nourries de la nature révèlent une écriture fluide et délicate, une langue épurée, ciselée comme un diamant. En 1953, il rencontre une jeune poétesse, Madeleine Biefnot. Ils vivent une relation poétique passionnelle quand, en décembre 62, il est foudroyé par un infarctus.

Née en 1930, Madeleine BIEFNOT exprime ses révoltes dans des textes puissants, sauvages. Sa poésie est fracture et harmonie avec la nature, source inépuisable de renaissance, d’apaisement, bouleversante au point que Bury et ses amis l’ont éditée chez Montbliart et Phantomas. Après le décès de Franz, des poètes comme François Jacqmin, Jacques Izoard ou Marc Imberechts l’ont intégrée dans leurs cercles littéraires.